Bond de 15% des mises en chantier en septembre
Les mises en chantier au plus haut depuis 2008 en rythme annualisé
L'immobilier devrait contribuer à la croissance en 2012
WASHINGTON, 17 octobre (Reuters) - Les mises en chantier de logements aux Etats-Unis ont enregistré en septembre leur plus forte hausse depuis plus de quatre ans, confirmant le redémarrage du marché de l'immobilier, qui devrait soutenir la reprise de l'ensemble de l'économie américaine.
Les mises en chantier ont augmenté de 15% le mois dernier, pour atteindre 872.000 unités en chiffre annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, montrent les données publiées mercredi par le département du Commerce.
Il s'agit de la plus forte hausse constatée depuis juillet 2008 pour cet indicateur volatil et sujet à des révisions importantes. Les mises en chantier du mois d'août, initialement annoncées en hausse de 2,3% à 750.000, ont été révisées à 758.000 unités.
Les économistes interrogés par Reuters attendaient pour septembre un taux annuel nettement plus faible, à 770.000 unités.
L'économie américaine a montré ces derniers mois des signes d'accélération de sa croissance, avec notamment la baisse du taux de chômage et des prix au détail indiquant une hausse des dépenses courantes.
L'immobilier, un secteur laminé par la récession de 2007-2009, apparaît comme l'un des moteurs de cette reprise et pourrait contribuer à la croissance pour la première fois depuis 2005.
"L'un des principaux vents contraires pour l'économie a été la faiblesse du marché du logement et cela indique que ce vent contraire est tombé", a déclaré Gary Thayer, économiste chez Wells Fargo Advisors à Saint-Louis, dans le Missouri.
La Maison blanche devrait bien accueillir la nouvelle, alors que l'apathie économique pèse sur la campagne de Barack Obama, en lice pour un nouveau mandat le 6 novembre.
Les économistes estiment que pour chaque nouveau logement construit, au moins trois emplois sont créés.
L'amélioration du marché de la construction pourrait compenser en partie la récente fragilité de la production industrielle, qui serait due à la faiblesse de la demande à l'export et à la baisse des investissements dans les biens d'équipement.
PAS ENCORE DE RETOUR À LA NORMALE
Le marché immobilier américain reste toutefois par les stocks de logements invendus et le niveau des mises en chantier est toujours inférieur de 60% à son pic de janvier 2006.
"Les choses se remettent en ordre de marche dans le secteur du logement et l'immobilier devrait contribuer à la croissance du PIB cette année", a déclaré John Canally, analyste chez LPL Financial à Boston. "C'est un nouveau pas dans la bonne direction. Mais le chemin vers un retour à la normale est encore long, très long."
Les permis de construire ont augmenté de 11,6% à 894.000 unités en septembre, contre 801.000 unités en août selon le chiffre non-révisé. Les économistes attendaient un taux de 810.000 unités en septembre.
Les ventes de logements se sont lentement redressées et les prix immobiliers, qui baissaient depuis 2006 semblent avoir touché un point bas. Cette évolution a favorisé l'amélioration du sentiment des constructeurs américains, qui a atteint en octobre son plus haut niveau depuis six ans.
Pour favoriser le marché immobilier, la Réserve fédérale (Fed) a annoncé en septembre qu'elle achèterait pour 40 milliards de dollars (30,5 milliards d'euros) de titres adossés à des créances hypothécaires chaque mois jusqu'à ce que le marché de l'emploi s'améliore durablement.
Les efforts de la Fed pour faire baisser les coûts d'emprunts ont poussé les taux des prêts immobiliers sur trente ans à un plus bas historique. La semaine dernière, le taux d'intérêt d'un tel crédit ressortait à 3,57% en moyenne, selon la Mortgage Bankers Association. (Juliette Rouillon et Mathilde Gardin pour le service français, édité par Marc Angrand)