Economie : les riches Chinois investissent de plus en plus à l'étranger..
La Chine attire les capitaux, mais ceux-ci s'orientent désormais aussi vers la sortie ! En effet, depuis le début de la crise économique mondiale, les riches Chinois se sont mis à acheter en masse des résidences à l'étranger, de Chypre à Miami, et à envoyer leurs enfants suivre des études coûteuses à l'étranger, notamment aux Etats-Unis.. Sans compter des achats de produits de luxe effectués à l'occasion de leurs voyages de plus en plus fréquents à l'étranger.. Quant aux entreprises chinoises, elles profitent de la crise pour accélérer leur moisson d'acquisitions à l'étranger, notamment dans le secteur des matières premières.
Selon le 'Wall Street Journal', qui a réalisé ses propres estimations en l'absence de statistiques officielles, les flux de capitaux sortant de Chine ont atteint 225 Milliards de Dollars sur les 12 mois s'achevant en septembre, ce qui représente non moins de 3% du PIB chinois de 2011 ! Il s'agirait d'un montant record, le précédent pic, à 110 Mds$, s'étant produit pendant les 12 mois s'achevant en mars 2009, selon les calculs du 'WSJ'. Les sorties de capitaux ont fortement augmenté depuis la mi-2011, au moment où l'économie chinoise a commencé à montrer des signes de faiblesse, où le Yuan a cessé de s'apprécier et où les marchés d'actions et immobilier se sont retournés à la baisse.
Au vu de ces chiffres, Michael Pettis, professeur de Finances à l'université de Pékin (Peking University) n'hésite pas à parler d'une "fuite significative de capitaux", même si celle-ci n'est pas de nature à déstabiliser l'économie
chinoise.. Interviewé par le 'WSJ', M. Pettis estime que "ce n'est pas bon signe quand les hommes d'affaires locaux commencent à penser qu'il vaut mieux envoyer de l'argent à l'étranger, surtout quand l'économie mondiale va si mal". Ces sorties de capitaux expliqueraient notamment en partie la réticence des banques chinoises à augmenter leur distribution de crédit depuis un an..
En théorie, la Chine contrôle les mouvements de capitaux, un particulier n'ayant pas le droit de dépenser plus de 50.000$ par an à l'étranger. Mais, en pratique, cette règle est facilement détournée par les Chinois plus riches, notamment à travers l'usage de prête-noms, selon des sources citées par le quotidien américain..